Private Equity — 10/03/2016 at 08:14

Les ingrédients du parfait CV pour le private equity

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Vous recherchez un emploi dans le secteur du capital investissement ? Alors bon courage, car d’après les statistiques, pour chaque poste ouvert, comptez 200 à 300 candidatures dont seules 10% seront sélectionnées dans une short list. Et pour faire bonne impression, la fenêtre d’opportunité est étroite : les recruteurs spécialistes du capital investissement assurent que les firmes scannent les CV en 10 secondes.

« Un bon CV vous permettra de décrocher un entretien, pas un job », rappelle Gail McManus, directeur général du cabinet Private Equity Recruitment qui couvre les marchés EMEA, Asie et Amérique latine. Pour commencer, « votre CV doit être bref, orienté chiffres, mais il doit en même temps vous permettre de vous distinguer de la pléthore de candidats ».

Voici donc à quoi doit ressembler le CV parfait pour impressionner les recruteurs du private equity :

1. Un CV en private equity doit tenir sur une page (avec plus de latitude sur le marché français)
Alors que la règle des 2 pages est la norme dans l’ensemble de l’industrie des services financiers, les acteurs du capital investissement sont historiquement attachés au CV sur une seule page, explique Gail McManus. « Pensez au public qui va lire votre CV – des capital investisseurs habitués à passer au crible d’énormes rapports financiers pour y dénicher la pépite qui leur permettra de prendre la bonne décision d’investissement », rappelle la consultante. Ils veulent être en mesure de parcourir un CV rapidement et accéder aux informations essentielles pour le classer dans la pile des candidats pré-sélectionnés, ou pas. « Soyez très sélectif. Lorsque vous pensez avoir terminé, divisez encore par deux votre CV ».

En France, la règle s’est assouplie, assure Jérôme Hacquard, associé gérant du cabinet de chasse Singer & Hamilton. « Le CV sur deux pages s’est banalisé. Beaucoup de fonds sont même demandeurs de plus d’infos, notamment sur la deal list, qu’ils jugent souvent trop maigre. Mais cela s’explique surtout par le fait que les dossiers n’ont pas été pléthore pendant ces dernières années de crise ».

2. Pas d’adresse postale ni de “personal statement”
Les préambules en tête de CV sont une perte de temps, de l’avis de Gail McManus. Si vous décidez de faire apparaître une intro type « personnal statement », pas la peine d’en rajouter des tonnes, restez concis avec trois éléments clés sur votre parcours. Jérôme Hacquard voit passer en France de plus en plus de CV en finance avec ce type de mini-résumé en haut de CV. « En private equity comme dans les métiers de la BFI, cette technique est plutôt intéressante, mais elle se révèle surtout pertinente dans le cas de CV de professionnels seniors, car cette intro permet de mettre en exergue une expertise, une dynamique professionnelle, des envies », juge le chasseur de têtes français.

Pour la partie « contacts », les anglo-saxons se montrent plutôt avares : une adresse email et un numéro de téléphone suffit. « Les professionnels du private equity peuvent se montrer élitistes. Or indiquer un code postal, c’est prendre le risque de se soumettre à des préjugés », prévient-elle. Un avis que ne partage pas Jérôme Hacquard, pour qui «l’adresse et surtout l’âge sont des éléments dont nous avons besoin dans notre approche ».

3. Insistez sur la qualité de votre formation
Si les banques d’investissement sont tatillonnes sur les mentions obtenues par les candidats à l’issue de leurs études, c’est moins vrai pour les firmes du private equity, qui restent en revanche très attachées à la notoriété des écoles et des universités fréquentées. Cela dit, pour avoir une chance de figurer dans les 10% de candidats retenus dans les short lists, ne vous privez pas de mentionner l’établissement ET les mentions le cas échéant, indique Victoria McLean, directeur général de City CV.

« Si vous avez suivi vos études dans un établissement d’élite, êtes majeur de promotion et avez obtenu une bourse au mérite, tout cela peut faire une grande différence », explique cette dernière, qui ne voit pas d’inconvénient à le mentionner même dans votre intro de présentation, sauf si c’était il y a très longtemps.

Les candidats à un poste en France ne dérogeront pas à la règle. Au-delà du diplôme d’ingénieur ou de commerce en lui-même, « le senior management des fonds de private equity se montrent assez sensibles au fait qu’un candidat ait intégré une grande école via une prépa plutôt qu’en admission parallèle », relève Jérôme Hacquard. Le passage par une prépa étant plus valorisé et perçu comme un signe d’appartenance.

4. Utilisez des bullet points pour mettre en évidence votre expérience, mais pas trop
Il faut mettre en avant l’expérience la plus pertinente au regard du secteur en incluant une liste de réalisations dans votre poste actuel, avec la priorité donnée aux transactions. « Si vous avez réalisé des opérations, mettez en avant la nature de votre participation personnelle dans ces deals – que vous ayez travaillé dans le private equity, mais aussi dans le conseil ou le secteur bancaire, notamment sur des opérations de fusions-acquisitions. Tout doit être quantifié et concis à la fois », indique Gail McManus.

« Idéalement, vous devez faire apparaître un maximum de 6 bullet points par poste. Au-delà ça devient une simple liste, alors que vous cherchez ici à attirer l’attention sur vos réussites professionnelles », commente Victoria McLean.

5. Repecter les règles de la “deal list”
En raison de la nécessaire brièveté attendue sur un CV, il est tentant d’énumérer du coup dans votre deal list, qui accompagne votre CV, toutes les opérations auxquelles vous avez participé. Ici aussi, la clé est la sélectivité. Il faut parvenir à trouver un juste équilibre entre la mise en valeur de vos compétences et la volonté d’exhaustivité, au risque de noyer le lecteur avec des informations sur des deals où vous n’avez été que vaguement impliqué.

« Quoi qu’il en soit, il faut mettre en exergue les expériences les plus récentes, et ne pas tirer inutilement à la ligne », conseille Gail McManus.

Pour Jérôme Hacquard, cela signifie qu’il faille mentionner uniquement les dossiers bouclés et inscrire les informations publiquement communiquées : nature de l’opération (LBO, cession, fusion…), nom des sociétés et leur secteur d’activité, principaux chiffres associés à l’opération. « Pour ceux qui ont été conseil ou banquier prêteur, il convient également d’indiquer le nom des fonds qui ont été parties prenantes dans l’opération », précise le chasseur de têtes.

6. Prouver que vous êtes un “winner” avec trois exemples à l’appui
Pour être recruté dans le private equity, un bon CV ne suffit pas, vous devez figurer parmi les meilleurs. Et les firmes de private equity veulent en avoir la preuve.

« Le private equity est un secteur très concurrentiel et ces employeurs cherchent à recruter les professionnels les plus doués, commente Gail McManus. Vous pouvez avoir été premier de votre classe d’analystes ou de votre promo, un musicien reconnu, ou avoir pratiqué un sport à haut niveau. La règle est de disséminer dans votre CV trois exemples au moins de votre supériorité sur vos pairs ».

7. Ne pas laisser de « trous » inexpliqués sur votre CV
Les périodes d’inactivité ne doivent pas être masquées. « Le pire est d’essayer de camoufler, vous n’avez pas d’autre choix que d’assumer et pas attendre que l’on vous challenge, car le risque de perdre la confiance de vos interlocuteurs ensuite est trop fort », assure Jérôme Hacquard.

Si vous essayez de trafiquer ou de jeter volontairement le flou sur les dates, les sociétés de capital investissement vont se poser des questions et, ce faisant, essayer de comprendre votre parcours, souvent à vos dépens. « Soyez honnête et expliquer les moments de pause dans votre parcours professionnel, le cas échéant », conseille vivement Gail McManus.


Source : Efinancialcareers.com

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