Les 10 pires bourdes des banquiers juniors pour ruiner une carrière

Chacun commet des impairs en début de carrière, y compris les professionnels qui finissent par atteindre les sommets. Voici les erreurs de jugement les plus courantes et les pires décisions des banquiers juniors.

1. Devenir le chouchou d’un ou plusieurs managing directors

Et plus précisément d’un seul MD : ceci limite de facto votre exposition, et vous rattache à un seul et unique groupe – en d’autres termes vous catalogue dans un sous-secteur, indique Simon Lewis, managing director responsable de la division Banques et services financiers de Page Executive et Michael Page aux Etats-Unis.

Et, ajoute-t-il, « attention à ce que le MD concerné ne devienne pas dépendant de vous… cela pourrait vous préparer quelques heures difficiles ».

2. Ne pas faire un minimum de lèche-bottes à votre supérieur

Si votre supérieur vous apprécie, vous aurez plus d’opportunités d’exposition sur les bons deals, qui seront du meilleur effet pour faire ressortir votre CV.

A titre d’exemple, « être dans les petits papiers de votre supérieur peut vous éviter de vous retrouver au planning du vendredi ou sur de nouveaux comptes sans intérêt », précise Simon Lewis.

3. Prendre les formations Excel par-dessus la jambe…

Les banques d’investissement apprennent à leurs juniors la modélisation financière, mais les compétences Excel et les raccourcis utiles pour sortir du bureau avant 2 heures du matin sont souvent négligés. Rester à la traîne sur les formations de tous acabits que proposent les banques durant les premières semaines de présence est susceptible, à long terme, d’avoir un effet négatif sur votre carrière.

Pour Simon Lewis, « être efficace dans ce domaine peut vous aider à décrocher un super bonus et une offre de promotion en troisième année ».

4. Bouger en fonction du salaire et changer trop fréquemment d’employeur

Les banquiers juniors qui changent d’entreprise à chaque proposition assortie d’une augmentation prennent le risque de se voir catalogués comme instables ou irrésolus – c’est du moins l’analyse de Jeanne Branthover, managing partner à la tête de la division Services financiers pour l’international chez Boyden. Alors que rester au même poste pendant trois à cinq ans pourrait les aider à acquérir l’expérience nécessaire pour valoriser leur CV, et susciter ainsi l’intérêt des recruteurs et employeurs potentiels.

Pour Carol Hartman, managing partner de la division Services financiers pour l’international sur la région Amérique du Nord chez DHR International, les banquiers juniors n’acquièrent pas suffisamment d’expérience dans leur seul premier poste.

Un jugement étayé par sa propre expérience : « j’ai commencé par un de ces jobs en banque d’investissement aussitôt après mon diplôme, le type de poste où vous restez deux ans avant de bouger, donc je sais bien que le cas est typique » avoue-t-elle. « Je vois beaucoup de gens partir au bout d’un an pour passer à autre chose, souvent pour passer du private equity au hedge fund. »

Elle poursuit alors avec un conseil : « au lieu de cela, ils devraient saisir l’occasion de devenir des experts dans les domaines qu’ils pratiquent au quotidien, vivre l’instant présent plutôt que de se préoccuper de la prochaine occasion », avant de conclure : « Occupez-vous de vous et ne vous souciez pas de ce que font vos amis. »

5. Laisser votre ‘associate’ mener la danse avec les clients

Faire forte impression à vos clients en tant qu’analyste représente probablement votre meilleure chance de vous voir proposer un poste d’associé.

6. Oublier de soigner vos réseaux

Pour Jeanne Branthover, se concentrer exclusivement sur le travail sans garder assez de temps pour entretenir votre réseau, avec vos homologues comme avec vos supérieurs, constitue un réel problème.

Selon elle, « booster votre carrière implique nécessairement de réseauter, à la fois en interne et avec l’extérieur ; cela vous permettra de développer des contacts utiles pour les promotions internes autant que pour les changements de poste vers d’autres sociétés ». Et d’ajouter que « malheureusement, les banquiers juniors sont nombreux à enchaîner les heures de travail, n’ont pas conscience de l’importance des réseaux et se font tout petits, exclusivement préoccupés par leur travail immédiat, les délais et la pression ».

7. Zapper la case MBA

Les MBA sont bien moins importants pour progresser dans la banque d’investissement aujourd’hui que par le passé, mais force est de constater que les établissements américains de prestige ont toujours la cote. La combinaison ‘expérience en banque d’investissement + MBA’ n’est donc pas qu’un bon moyen de progresser, elle ouvre aussi de multiples perspectives de sortie.

Jeanne Branthover attire l’attention sur le fait que « travailler trop longtemps avant de repartir en business school, et décider que carrière et salaire sont plus importants qu’obtenir un MBA, constitue l’une des erreurs courantes chez les banquiers juniors ».

8. Accepter un poste pour le salaire sans prendre en compte la culture d’entreprise

Chercher à maximiser le salaire à tout prix, surtout en début de carrière, n’est pas, loin s’en faut, le meilleur moyen de partir sur de bonnes bases pour une carrière réussie à long terme. Il est bien plus important de trouver un équilibre entre vos centres d’intérêt, les compétences attendues et la culture d’entreprise.

Comme le fait remarquer Carol Hartman, « vous êtes déjà très bien payé, donc ne vous tracassez pas sur ce point ». Et surtout, « la vie est longue, et il est fort possible que votre rémunération soit déjà supérieure à celle de vos parents. »

9. Prendre une cuite avec vos collègues

Si vous avez eu l’habitude de vivre avec de petits moyens pendant vos études, il est tentant de vous laisser aller quand vous sortez avec des collègues, alors que soit les boissons vous sont offertes, soit vous gagnez de toute façon largement assez pour payer. Si vous sortez pour une happy hour ou que vous assistez au cocktail d’une conférence professionnelle, Carol Hartman conseille de limiter votre consommation d’alcool à deux verres.

« Ne faites pas la fête avec votre boss » ajoute-t-elle. « J’ai vu des comportements peu recommandables, des gens se ridiculiser devant leurs collègues, et tout ça a fini par leur coûter leur job. »

Elle précise ainsi que « bien sûr, vous pouvez aller prendre un verre avec un collègue sans que ce soit forcément un MD… ce peut être un associé de troisième année ; mais attention, quand tout le monde commence à se lâcher, les compagnons de sortie sont mal à l’aise et ça ne facilite rien pour la suite ». Au bout du compte, « les complications sociales ne simplifient pas la vie au travail – veillez donc à rester professionnel et ne buvez pas plus de deux verres ».

10. Fuir les tâches rédhibitoires

Autre conseil de Carol Hartman : les banquiers juniors devraient se porter volontaires pour les tâches que personne ne veut assumer.

« On se bouscule pour travailler sur le deal Gucci, LE deal sexy entre tous, mais personne ne veut de celui qui implique le fabricant d’aliments pour chiens, même si c’est en réalité le plus rentable » raconte-t-elle.  « Portez-vous volontaire pour le deal des prêts sur salaire, allez là où les choses se font intelligemment, parce que c’est justement là que se trouvent sans doute vos meilleures opportunités de bonus… »


Source : Efinancialcareers.com


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