Interview avec Thomas Rebaud, le cofondateur de la startup Meero

Thomas Rebaud, fondateur et PDG de Meero

Cette aventure entrepreneuriale démarre en 2016, Thomas Rebaud a seulement 28 ans et décide de co-fonder « Meero » avec un objectif précis : « Simplifier la vie des photographes ». Critiqué par certains, adulé par d’autres, il répond à nos questions sans langue de bois.


Fils de travailleurs indépendants, votre éducation a été axée sur l’entreprenariat. Le secteur de la photographie a été gravement chamboulé avec l’avènement du numérique. Pourquoi avoir entrepris un business dans un secteur « A fleur de peau » ?

Thomas Rebaud : J’ai pas mal d’amis artistes, ou tout du moins créatifs. Ils ont du talent, mais ils ont souvent du mal à le faire valoir. Souvent, le quotidien les rattrape. Et même si on a de grandes ambitions et peu de besoins, la réalité c’est qu’il faut manger, payer son loyer. Et ce n’est pas toujours si simple. Si on prend l’exemple des photographes, entre la prospection, les devis, la comptabilité et la retouche – qui représente une part énorme de leur activité – ils ne peuvent dédier que 25% de leur temps à la prise de vue. C’est dommage.

C’est pour décharger les créatifs, en commençant par les photographes, de toutes les tâches rébarbatives et chronophages qu’on a monté Meero.

Et puis on a su créer un marché : avant l’explosion des places de marché, les photos des produits qu’elles proposent étaient générées par les utilisateurs (restaurateurs, hôteliers…). Nous avons professionnalisé toute cette partie de la photo commerciale en ligne.

Levée de fonds record en 2019 de 230 millions de dollars pour financer de la croissance. Un montant qui a profondément agacé les professionnels de la photographie, journalistes économiques et autres analystes financiers. Tous tiennent le même discours, mais pourquoi faire ?

Loin de là. Vous parlez d’une partie très spécifique des professionnels de la photographie exclusivement localisée en France quand la majorité de nos activités est réalisée à l’international.

N’était-il pas plus judicieux pour l’image de la société que de lever en plusieurs fois la totalité de cette somme ?

Pas au vu de nos ambitions. On a pris des engagements auprès de la communauté et nous y tenons. Cette levée nous permet de dédier 4M€ en soutien aux arts visuels avec notamment des contenus pédagogiques, la rémunération de portfolios, la création de la Meero Foundation, une plateforme d’outils gratuits facilite la gestion de l’activité des photographes, un espace d’échange entre professionnels de l’image…

Notre étude sur le métier de photographes dans le monde révèle que 80% des photographes exercent leur métier seuls. Nous avons créé la plus grande famille de photographes, via entre autres notre programme ambassadeur. Aujourd’hui, 24 ambassadeurs organisent des rencontres  dans plus de 100 villes du monde.

Cette série nous a également permis d’ouvrir 5 bureaux dans le monde, recruter 600 collaborateurs, pénétrer de nouveaux marchés.

Quels sont vos objectifs pour 2020 ? Des Nouveautés ?

Nous venons d’ouvrir des bureaux à Los Angeles et Barcelone et continuons à développer notre présence dans le monde. On continue à pénétrer de nouvelles verticales, notamment le B2C avec le mariage.

Après Meerodrop, notre solution de transfert de fichiers, et MyMeero, notre plateforme d’outils et contenus dédiés, nous allons continuer à développer des solutions pour les photographes et plus largement les créatifs. Nous allons notamment ouvrir un appel à projets pour soutenir des projets via la Foundation.

Quelle est votre philosophie de vie ? Avez-vous une devise ?

“Ne fais pas en 5 ans ce que tu peux faire en 2 ans”.


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