Entreprise — 08/10/2016 at 21:00

100 jours après sa nomination, le premier banquier à la tête d’Euronext s’en sort plutôt bien…

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KPMG et le cabinet EIM, spécialisé en management de transition, ont remis cette semaine le Prix des 100 Jours dont l’objectif est de reconnaître parmi une population de dirigeants, celui ou celle qui aura conduit le plus efficacement la phase des « 100 jours » suivant sa prise de fonction. Il s’agit de personnalités nommées depuis moins de 24 mois, connues pour avoir mis en œuvre rapidement et avec succès des projets de transformation d’envergure, souvent dans des situations à forts enjeux ou des contextes économiques et sociaux compliqués.

« Le prix des 100 Jours récompense surtout les moyens, la méthode, la procédure et les actions mises en place et à venir. C’est l’humain, le dirigeant dans sa qualité de stratège audacieux et de meneur impliqué qui est mis en avant », précise Ollivier Lemal, directeur associé EIM. « C’est la volonté de mettre en lumière ces dirigeants qui vont réellement s’investir dans leur nouvelle entreprise. Ceux qui vont montrer de vraies compétences professionnelles, de l’écoute, vont créer de la cohésion auprès du personnel, avoir un ‘style’ dans leur management et ne vont pas avoir peur de prendre des décisions, petites et/ou grandes  ».

« C’est absolument passionnant d’avoir la chance de rencontrer des dirigeants qui vous expliquent comment se sont déroulés leurs 100 premiers jours à la tête de leur entreprise », explique Pascal Bonnet, directeur associé KPMG. « La plupart du temps, cela leur permet aussi de réfléchir calmement, avec du recul, à l’intensité de cette période. Ils analysent ce qu’ils ont bien fait, ce qu’ils ont moins bien fait ou ce qu’ils auraient pu faire différemment ».

Les 100 jours, tout sauf un mythe

« Bien sûr, tout ne se fait pas en 100 jours mais c’est le moment décisif où l’impulsion initiale est donnée, où la confiance s’instaure ou non », indique pour sa part Frédéric Marquette, directeur associé d’EIM. « Et pour cela il faut du courage pour affronter les difficultés et prendre les décisions qui s’imposent et, comme disait Aristote, ‘Le courage est la qualité la plus importante, car c’est la qualité qui garantit toutes les autres’ ».

Dans son livre 100 jours pour réussir, Frédéric Marquette regroupe les bonnes pratiques d’une prise de fonction autour de 7 grandes clés qui sont : maîtriser le champ des opérations et évaluer la situation, établir ses appuis et choisir son équipe, engager et annoncer les premières mesures, contrôler et mettre l’entreprise sous-tension, différer les grands projets structurels, communiquer sans cesse, à tous les niveaux et enfin établir son leadership.

Un début de mandat actif

Stéphane Boujnah, directeur général et président du directoire d’Euronext s’est ainsi illustré dans la Catégorie Développement ETI & Grands groupes où il était en compétition avec Christophe Catoir (président France, Adecco), Xavier Durand (directeur général, Coface), Jean-François Garin (directeur général, Groupama Gan Vie) et Emmanuel Roux (directeur général, Groupe Aesio). Une consécration donc pour le premier banquier à avoir été nommé à la tête d’Euronext en septembre 2015 en remplacement de Dominique Cerruti, parti prendre les rênes d’Altran.

Depuis qu’il dirige le marché boursier pan-européen regroupant les marchés réglementés d’Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne, Londres et Paris, Stéphane Boujnah n’est pas resté en retrait et est maintes foismonté au créneau pour défendre son institution en particulier et la place financière parisienne en générale dans le contexte du Brexit. Entre autres travaux, il lui reste à mener à son terme un plan de sauvegarde de l’emploi dont la première version qui prévoyait la suppression de 85 postes sur un effectif d’environ 360 personnes, a jadis été « retoquée » par le ministère du travail.

Retour sur un parcours hors-norme

Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, titulaire d’une maîtrise et d’un DEA en droit de la Sorbonne, à Paris, d’une maîtrise en droit de l’Université de Kent, et d’un MBA de l’Insead, Stéphane Boujnah a commencé sa carrière en 1991 en tant qu’avocat d’affaires chez Freshfields. De 1997 à 1999, il a été conseiller senior de Dominique Strauss-Kahn à Bercy. De 2000 à 2002, il devient directeur de l’équipe M&A européennes de Credit Suisse First Boston Technology Group à Palo Alto et à Londres.

Puis il fonde KM5 Capital, une société de conseil spécialisée dans la levée de fonds et les M&A pour des fonds de capital-risque et des entreprises de technologies innovantes. De 2005 à 2010, il est nommé directeur général de la Deutsche Bank en charge du développement des activités de banque d’investissement en France. Par la suite, il devient directeur général de Santander Global Banking and Markets pour l’Europe continentale, avant d’être nommé à la tête d’Euronext à l’automne dernier.

En plus de son passage à Bercy comme conseiller de DSK, Stéphane Boujnah a également été membre de la Commission pour la Libération de la Croissance Française mise en place par le président Nicolas Sarkozy en 2007. Il est par ailleurs le fondateur et président du conseil d’administration du think tank En Temps Réel et président du conseil d’administration de Accentus et Insula Orchestra. Qui a dit que politique et business ne faisaient pas bon ménage ?


Source : Thierry Iochem, efinancialcareers.com

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