Les géants du transport maritime s’assombrissent en mer Rouge et désactivent leurs signaux de suivi pour éviter d’être détectés

Les géants du transport maritime s'assombrissent en mer Rouge et désactivent leurs signaux de suivi pour éviter d'être détectés
  • Le transport maritime sur la mer Rouge a plongé dans le chaos suite aux attaques contre des navires par les rebelles Houthis liés à l’Iran.
  • La région constitue une route commerciale vitale entre l’Europe et l’Asie.
  • Plusieurs grands expéditeurs, dont BP et Maersk, ont détourné ou retardé des navires.

Les navires marchands empruntant une route commerciale mondiale vitale désactivent les signaux de suivi afin d’éviter les attaques.

Plusieurs porte-conteneurs en mer Rouge ont plongé dans l’obscurité et ont pris des mesures pour dissimuler leur emplacement alors que les attaques des rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, se multiplient en réponse à la guerre menée par Israël contre le Hamas, a rapporté Reuters.

Dans certains cas, les navires annoncent leur destination sous le nom de « GARDE ARMÉE À BORD », selon les données des sites Web de suivi.

La mer Rouge constitue un lien océanique vital entre l’Europe et l’Asie, reliant la mer Méditerranée à l’océan Indien et au-delà via le canal de Suez. Environ 12 % de l’ensemble du commerce mondial transite par la région, selon le PDG de l’Association des armateurs allemands.

Une route alternative autour de la pointe sud de l’Afrique et remontant sa côte atlantique ajoute quelque 3 000 milles marins et 12 jours au transit d’un navire. Plusieurs grands expéditeurs, dont BP, Evergreen et Maersk, ont suspendu leurs expéditions ou redirigé leurs navires à la suite des récentes attaques.

Les Houthis – armés et soutenus par l’Iran – ont affirmé que leur attaque contre le transport maritime international était une réponse directe aux opérations israéliennes à l’intérieur de la bande de Gaza. Depuis des semaines, les rebelles attaquent des navires commerciaux au large des côtes du Yémen avec des drones et des missiles balistiques, et dans certains cas, ils frappent même directement et causent des dégâts mineurs.

Les navires de guerre américains, britanniques et français en patrouille dans la région ont été chargés d’abattre des dizaines de ces menaces tout en prêtant assistance aux navires commerciaux sous le feu des Houthis. Les attaques en cours, qui ne montrent aucun signe de ralentissement, soulèvent la question de savoir si l’armée américaine frappera ou non les rebelles au Yémen, comme elle l’a fait dans le passé.

Face à la pression de répondre plus directement à ce problème croissant, le Pentagone a annoncé lundi une nouvelle initiative multinationale – baptisée « Opération Prosperity Guardian » – dans le but de protéger les navires naviguant au large des côtes du Yémen. Le nouveau groupe de travail est composé de plusieurs pays européens, dont le Royaume-Uni et la France.

« Il s’agit d’un défi international qui exige une action collective », a déclaré le secrétaire à la Défense Lloyd Austin.

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