Les banquiers français contraints d’avancer leurs congés durant le confinement

Finalement, Credit Suisse ne restera pas la seule banque à avoir demandé à ses employés de prendre des vacances tôt dans l’année. Les banques françaises semblent suivre le même chemin.

Société Générale a conclu un accord d’entreprise imposant à chaque employé de prendre dix jours de congés (conventionnels ou RTT) avant la fin mai, ou cinq jours d’ici à la mi-juin pour ceux dont l’absence représenterait un « risque opérationnel ».

L’accord s’inscrit dans ‘l’approche solidaire’ de la banque face à la crise. SocGen s’est engagée à ne pas recourir au dispositif de chômage partiel mis en place par le gouvernement, pas plus qu’aux mécanismes de report de charges sociales et fiscales, tout en garantissant les salaires de ses 140 000 employés dans le monde pendant toute la durée de la crise.

C’est sans doute un bon compromis, mais prendre dix jours de congés en mai ne restera pas sans conséquence : il sera difficile pour les banquiers français de sacrifier à leurs traditionnelles deux, voire trois semaines de vacances en août.

BNP Paribas a opté pour un plan comparable, obligeant ses personnels à poser un certain nombre de jours de congés à la mise en place du télétravail. Un managing director du département Fusions et Acquisitions nous a confié : « ils ont dit à tout le monde de prendre du temps pour lire plutôt que de travailler… Le problème, c’est que personne n’a vérifié qui travaillait ou non. J’étais sur des live deals quand on nous a dit de prendre des vacances. » BNP Paribas n’a pas souhaité commenter.

Pas de commentaire non plus chez Natixis quant aux détails de ses plans ; Crédit Agricole n’a pu être contacté avant la publication de cet article.

Après avoir été contraints de prendre des vacances prématurément cette année, les parisiens n’ont guère été emballés d’apprendre qu’ils pourraient partir en vacances en France cet été, suite à l’annonce par le Premier Ministre Edouard Philippe d’un plan de soutien de 18 milliards d’euros pour le tourisme.

Si les employés des autres secteurs pourront bien mettre le cap au sud, les banquiers qui ont déjà pris deux semaines de congés durant le confinement risquent de vivre un été très chaud à Paris.


Sarah Butcher – Read more on efinancialcareers.com


 

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