Entreprise — 30/09/2016 at 15:00

Que désigne aujourd’hui une banque d’investissement Tier 1, Tier 2, Tier 3 ?

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Jadis, les gens avaient l’habitude de parler de banques d’investissement « bulge bracket », terme vague qui désignait alors les principales banques américaines comme Goldman Sachs, J.P. Morgan et Merrill Lynch. Sauf que depuis la crise financière de 2008, le terme de « bulge bracket » est passé de mode et qu’il est plus fréquent ajourd’hui il de raisonner termes de banques Tier 1, Tier 2 et Tier 3.

Mais que recouvrent exactement ces expressions ? Selon une récente étude de McKinsey & Co, il n’y aura à l’avenir que trois à cinq banques qui seront véritablement globales et actives dans la plupart des produits et des zone géographiques, les autres banques n’étant que présentes que dans quelques produits ou quelques régions. Les données récemment publiées par la société de recherche Coalition (et dont nous avons reproduit ici les graphiques) viennent nous apporter un éclairage supplémentaire.

Tier 1 des banques d’investissement : J.P. Morgan, Goldman Sachs, Citigroup, Bank of America, Morgan Stanley (à la limite)

Si nous considérons que Tier 1 désigne les banques d’investissement qui sont des leaders mondiaux dans la plupart des catégories de produits (plutôt que seulement les banques auréolées d’un certain prestige), peu d’entre elles peuvent y prétendre. Comme le montre le graphique ci-dessous, il n’y en a qu’une seule qui remplit ces conditions : J.P. Morgan. Cette dernière occupe la première ou la deuxième place mondiale dans toutes les familles de produits (excepté crédit et finances publiques).

Bien qu’elles figurent également dans le Tier 1, Goldman Sachs, Citi et Bank of America ont des trous dans la raquette. Elles ont chacune une forte présence mondiale sur huit à dix produits, mais certains produits ne sont pas couverts comme par exemple G10 FX chez Goldman Sachs ou bien les taux G10, les dérivés actions et les prime services chez BoA Merrill Lynch.

La place de Morgan Stanley dans le Tier 1 demeure fragile, la banque n’étant vraiment très forte que dans les actions, les taux G10, les matières premières et les finances publiques. Le tableau ci-dessous montre clairement que les banques J.P. Morgan, Goldman, Citi et BAML sont susceptibles de figurer dans le groupe de banques tel que défini par McKinsey et qui à l’avenir couvrira les produits à l’echelle mondiale :

coalition-main-table

Tier 2 des banques d’investissement : Deutsche Bank, Barclays, Credit Suisse, UBS

Si les banques d’investissement Tier 1 sont toutes américaines, on constate sur les graphiques que celles appartenant au Tier 2 sont toutes européennes.

En dépit de ses “problèmes“, Deutsche Bank demeure un acteur mondial fort, notamment .dans le G10 trading FX ou le credit trading où elle occupe respectivement les 1ère et 2ème places mondiales. Par ailleurs, elle se classe parmi les quatre premiers mondiaux pour le bedt capitaal market (DCM), les finances publiques, la titrisation et les marchés émergents. Et dans le top10 mondial concernant la plupart des autres produits. Point faible de Deutsche Bank : les dérivés actions, les commodities. Qui plus est, la région de prtédilection de Deutsche Bank reste l’Europe, ce qui peut expliquer sa faible présence dans la banque d’investissement (M&A, ECM et DCM) en zone Asie-Pacifique.

En comparaison, Barclays, Credit Suisse et UBS n’occupent pas les premières places mondiales dans les produits, mais se classent généralement pour la plupart d’entre eux dans les quatre à six premières places. La banque d’investissement de Barclays est – de manière inattendue – désormais plus forte aux États-Unis que dans la zone EMEA et surtout l’Asie où elle a fortement réduit la voilure.

Enfin, Credit Suisse et Deutsche Bank sont à égalité avec Barclays à la sixième place du marché très important des Etats-Unis. Il faut dire que la banque d’investissement de Credit Suisse, comme celle de Barclays, est plus forte aux États-Unis et en Asie que sur son territoire d’origine, à savoir l’Europe. Et que UBS est particulièrement forte en Asie.

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Tier 3 des banques d’investissement : HSBC, BNP Paribas, Société Générale

En utilisant la méthodologie de McKinsey et les graphiques de Coalition, HSBC, BNP Paribas et Société Générale peuvent vraisemblablement concourrir dans la catégorie Tier 3 qui désigne les ‘banques à vocation régionale fortes dans certains familles de produits’.

HSBC est leader du marché en Asie-Pacifique (APAC), où sa banque d’investissement se hisse au troisième rang pour le fixed income, mais manque d’une réelle présence réelle aux États-Unis

Bien qu’elle ne figure pas dans le Top10 aux Etats-Unis et en Asie-Pacifique, BNP Paribas se trouve à la 8e place en Europe, avec une forte présence dans le fixed income.

Quant à la Société Générale, chef de file mondial dans les dérivés actions et le trading sur options et futures, elle est surtout présente en Europe.

Changement de Tier

Les données de la Coalition sont une photographie dans le temps. Il va sans dire que les Tier 1,2 et 3 évoluent en fonction des changements de stratégies des banques.

Barclays, par exemple, renforce sa présence dans la zone Amériques, mais a des lacunes dans les actions en Europe, si l’on se réfère aux dires de son nouveau CEO de banque d’investissement Tim Throsby. En janvier dernier déjà, les activités actions européennes de Citi semblaient faibles, et ce en dépit d’embauches régulières dans ce domaine depuis deux ans. Citi et Barclays pourraient d’ailleurs être aménées à se livrer une guerre des talents si elles essayaient toutes les deux de renforcer leurs activités actions en Europe en 2017.


Source : Sarah Butcher, efinancialcareers.com

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