Management — 27/07/2016 at 10:44

Comment réussir l’entretien d’étude de cas des cabinets de conseil

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Pour être LE candidat ou LA candidate qui décrochera un poste dans le conseil en stratégie sur 100 postulants, vous devez savoir comment réussir les multiples entretiens portant sur les études de cas.

Les cabinets de conseil et les banques d’investissement tendent à attirer des types de candidats similaires, mais c’est cette catégorie d’entretien qui représente la vraie barrière pour la majorité des candidats.

J’ai passé ces trois dernières années dans un cabinet de conseil en stratégie, et je reçois maintenant en entretien les jeunes diplômés qui rejoignent notre programme de formation. Voici quelques recettes qui vous permettront de franchir l’obstacle.

Tout est dans la pratique

Savoir résoudre une étude de cas n’est pas inné : c’est une compétence comme les autres. Dès l’embauche des consultants en stratégie, les cabinets investissent des ressources significatives pour les former à traiter des situations réelles en fonction de leur style et de leur philosophie. Pendant ce temps, vous êtes livrés à vous-même.

Durant les entretiens, les candidats sont censés démontrer une compréhension élémentaire du processus adéquat pour résoudre des études de cas, et faire preuve d’un potentiel significatif pour devenir des ‘experts’ en résolution de problèmes avec une certaine pratique. Les cabinets veulent voir que vous êtes capables d’élaborer des approches logiques et efficaces pour prendre en main divers scénarios.

En clair, vous devez – préalablement à tout entretien, savoir utiliser les documents que les cabinets de conseil publient en ligne, et ceux de leurs concurrents. Les meilleurs candidats s’entraînent, et c’est cet entraînement qui leur donne la confiance nécessaire pour traiter de nouveaux cas de figure durant le processus de recrutement.

Néanmoins, la meilleure pratique reste celle qui s’acquiert durant les entretiens. Qu’elle qu’en soit la forme – claire ou par des allusions plus ou moins marquées, vous aurez durant chaque entretien un retour et une sorte de conseil. Si vous avez l’impression qu’on vous donne des indices, c’est probablement le cas. Acceptez-les poliment et n’ayez pas peur de modifier votre approche en fonction de ce que vous en déduisez – ou argumentez pour démontrer pourquoi celle que vous proposez est meilleure. Rassurez vos interlocuteurs sur votre capacité à apprendre en leur prouvant que vous comprenez correctement leurs messages.

Utilisez les modèles comme point de départ

Etudiez tous les modèles d’analyse nécessaires à la résolution des problèmes que vous pourrez trouver dans les études de cas. Vous devrez tous les avoir en réserve dans un coin de votre tête pour chaque entretien.

Par exemple, vous devrez savoir comment répartir les problèmes de coûts entre coûts fixes et variables, ou les problèmes de CA entre prix et volume. Plongez-vous ensuite dans les approches de problèmes spécifiques, en vous référant par exemple à la fameuse règle des 4P du marketing – produit, place/distribution, prix, promotion/publicité.

Vos interlocuteurs attendent de vous que vous maîtrisiez un minimum de ces ‘modèles’ ou de logique commerciale. Les consultants en font usage au quotidien. Ils structurent votre raisonnement et vous aident à proposer un ensemble solide d’options mutuellement exclusives mais contextuellement exhaustives pour résoudre un problème. Veillez cependant à vous démarquer en faisant deux choses avec vos modèles.

D’abord, ne vous souciez pas de la nature de vos modèles, ni des raisons pour lesquelles vous les utilisez. Ils sont là pour structurer votre réponse, pas pour s’y substituer. Les clients n’ont que faire de savoir comment fonctionne un modèle – la seule chose qui les intéresse est de savoir à quoi ils peuvent leur servir. Considérez vos interlocuteurs comme des clients.

Ensuite, prenez du recul par rapport à votre modèle et servez-vous de ce que vous savez pour résoudre ce que vous ne savez pas – c’est ainsi que travaillent les meilleurs consultants. Délimitez la pertinence de votre modèle et lesquelles, parmi les affirmations qui en découlent, ne concernent pas votre cas de figure.

Si vous le pouvez, continuez en suggérant des ajustements tenant compte ce qui précède. Par exemple, dans un secteur largement soumis à la régulation, l’actionnaire primaire pourrait être un gouvernement plutôt que des ‘clients’ – un cas de figure susceptible de modifier votre mode d’exploitation et de promotion de vos produits. Démontrez que vous comprenez le problème posé et faites preuve d’intuition en vous adaptant correctement au problème spécifique.

Ne faites pas de l’entretien ce qu’il n’est pas

Les entretiens pour les postes en conseil stratégique sont certes des tests, mais ils sont avant tout destinés à évaluer votre potentiel et pas vos connaissances en maths. Reste que oui – ils font appel aux maths ; et le taux d’échec élevé – je dirais jusqu’à 50 % – relève en partie de l’appréhension des candidats quant à leurs capacités à traiter des données. Nombreux sont ceux qui s’enfoncent tout seuls, simplement en essayant de jeter de la poudre aux yeux de leurs interlocuteurs avec des approches bien plus compliquées que nécessaire.

Pour tous les calculs détaillés, les consultants utilisent Excel. Dans les entretiens, nous nous en tenons à des chiffres arrondis et des calculs simplifiés. Prenez l’initiative de faire la même chose quant votre tour arrive. N’éludez pas les maths, mais simplifiez-les. C’est souvent à vous de choisir les chiffres – profitez-en et procédez en fin stratège.

Identifiez le type de personnalité privilégié par chaque cabinet

McKinsey, Bain ou BCG recherchent chacun des personnalités bien définies. Si vous en avez l’opportunité, essayez de discuter avec un ou deux consultants de chaque cabinet pour vous faire votre propre impression. En gros, McKinsey est le plus ‘cols blancs’, BCG le plus classique et Bain le plus pragmatique.

A vous d’adapter votre style en fonction des entretiens afin de donner l’impression que vous êtes le candidat idéal pour chaque culture d’entreprise. La compétition entre rivaux est rude, et si vous êtes perçu comme un grand consultant, mais correspondant peut-être mieux à un concurrent, vous courez le risque d’être éliminé. Courtiser un candidat susceptible de choisir la concurrence est un jeu dangereux que les cabinets rechignent à jouer. Affichez sans ambages les raisons qui vous poussent à choisir ce cabinet plutôt que l’un de ses concurrents.

Quoi que vous fassiez, ayez l’air sûr de vous

Une fois consultant, vous serez rapidement mis en contact avec les clients. C’est pourquoi les ‘partners’ – en général les participants à l’entretien final – veulent avoir l’assurance que leur marque ‘est entre de bonnes mains’. Cet aspect fera l’objet d’un test, en particulier si vous êtes jeune diplômé. Ils veulent embaucher des candidats renvoyant suffisamment d’assurance aux clients face à des concepts ardus, ou capables de dédramatiser et d’aborder sereinement les situations complexes.

Agissez toujours de manière professionnelle et montrez votre confiance en vos capacités à gérer chaque situation, même lorsque l’on vous pose des questions difficiles. Vos interlocuteurs testent votre résilience à dessein. Savoir démontrer votre capacité à garder votre calme, tout en usant de votre pouvoir de persuasion dans une situation stressante, reste le meilleur moyen d’impressionner vos interlocuteurs.

Voilà mes conseils pour passer sans encombre le cap de l’entretien en conseil stratégique. Mais n’oubliez pas qu’il n’y a pas de recette miracle. Les cabinets de conseil sont très ouverts à la diversité dans leurs recrutements. Ne manquez donc pas de laisser transparaître votre vraie personnalité durant l’entretien, et éclatez-vous…

L’auteur est actuellement consultant dans un grand cabinet de conseil en gestion à la City de Londres. James Smith est un pseudonyme.


Source : James Smith, efinancialcareers.com

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