Private Equity — 07/04/2016 at 10:18

Les étrangers font vivre les start-up britanniques

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Un cinquième des administrateurs des jeunes pousses créées outre-Manche ne sont pas britanniques. En plein débat sur le Brexit, le secteur redoute de ne plus avoir accès aux talents européens.

Sans les Indiens, les Polonais et les Français, les start-up du Royaume-Uni ne pourraient pas fonctionner. Le secteur de la high-tech y est de plus en plus dépendant des dirigeants étrangers, montrent les données analysées par DueDil. Un peu plus de 27.000 entreprises du secteur de la tech ont été créées outre-Manche en 2014 (derniers chiffres disponibles), représentant quelque 35.000 administrateurs. Plus de 7.400 d’entre eux, soit 21 %, ne sont pas britanniques. L’internationalisation du secteur est de plus en plus forte : cette proportion n’était que de 17 % en 2010.

Les Indiens et les Irlandais sont les premières nationalités représentées, suivis des Américains. Les Français arrivent en septième position, derrière les Italiens et les Polonais mais devant les Allemands et les Espagnols. Plus d’un millier de Français siègent au ­conseil d’administration des jeunes pousses fondées au Royaume-Uni entre 2010 et 2014. Les chiffres compilés par DueDil montrent que les ressortissants de l’Union européenne sont de plus en plus nombreux : +176 % en quatre ans.

Des capitaux du monde entier
« Cette diversité des nationalités est la marque de fabrique du secteur », explique Alexandre Sagakian, cofondateur du club FrenchConnect, qui met en relation des entrepreneurs et des investisseurs à Londres. Qriously, la start-up de marketing numérique dans laquelle il travaille lui-même, ne compte que 7 Britanniques sur 20 employés. Les autres sont ­américains, autrichiens, néo-zélandais… Comme Qriously, beaucoup d’entreprises britanniques ont été fondées par des ­étrangers et sont financées par des fonds de capital-risque du monde entier, ce qui explique en partie le cosmopolitisme de la main-d’œuvre. C’est le cas en particulier de plusieurs licornes londoniennes, dont la FinTech Transfer­Wise, fondée par deux Estoniens, ou de Deliveroo, spécialisé dans la livraison de repas à domicile, créé par un Américain.

La menace du Brexit
A moins de trois mois du référendum sur le Brexit, le secteur met en avant ces chiffres pour souligner le danger que représenterait, selon lui, une sortie de la Grande-Bretagne de l’UE. « Il y a toujours une pénurie de talents au Royaume-Uni et les entreprises doivent fréquemment parcourir l’Europe pour trouver l’expertise spécifique dont elles ont besoin », explique Russ Shaw, le fondateur du réseau d’entrepreneurs Tech London Advocates. Les partisans du Brexit rétorquent que la sortie du groupe des Vingt-Huit permettrait à la Grande-Bretagne de reprendre le contrôle des flux migratoires, laissant entrer les personnes dont les qualifications répondent à la demande des entreprises.

À noter
Le gouvernement britannique veut imposer un prélèvement de 1.000 livres sterling par an à chaque entreprise qui emploie­ra un étranger pour un poste qualifié.


Source : Les Echos, Vincent Collen

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