Entreprise — 17/03/2016 at 10:36

Des banquiers français qui pourront bientôt afficher des titres de VP ou MD sur leurs cartes de visite…

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BNP Paribas s’apprêterait à avoir recours dans les prochains mois à des titres standards (Analyst, VP, Associates, Director, MD…) en usage au niveau mondial dans le secteur de la banque d’investissement, selon une source proche citée dans un article du Financial Times paru lundi.

Si BNP Paribas est la seule banque française qui semble concernée à ce jour, d’autres pourraient rapidement lui emboîter le pas…. Surtout que les raisons qui pousseraient la banque de la rue d’Antin à se mettre au diapason de ses concurrents anglo-saxons en matière de titres délivrés à ses banquiers dans le cadre du processus de nomination classique en banque d’investissement ne manquent pas…

Attirer davantage de talents
Si BNP Paribas décidait en effet de recourir à des titres standards de l’industrie financière, cela l’aiderait à attirer davantage de nouveaux entrants, parce que leur expérience au sein de l’établissement bancaire français sera ‘plus vendeur’ en externe. «Les gens aiment savoir où se situer sur un échiquier mondial devenu compétitif », indique ainsi la source du FT. De nombreux financiers français n’ont d’ailleurs pas attendu que leur titre soit anglicisé pour se présenter comme tels sur les réseaux sociaux professionnels type Linkedin.

D’ailleurs, concernant leurs filiales à l’international, les banques françaises utilisent déjà le vocable anglo-saxon lorsqu’elles annoncent des nominations. A titre d’exemple, L’Atelier BNP Paribas a ainsi annoncé pas plus tard que la semaine dernière la nomination de Judy Wei au poste de… Managing Director de sa filiale asiatique basée à Shanghai.

Enfin, il n’y a pas que les titres honorifiques qui s’anglicisent, mais aussi les lignes de métiers. Afin d’accentuer le développement de ses métiers à l’international, Natixis a annoncé aujourd’hui la mise en œuvre d’un projet de nouvelle organisation de sa BFI avec la création des divisionsGlobal Finance et Investment Banking.

Mieux résister face à la concurrence
Dans un contexte de guerre des talents, notamment avec les fintechs, les banques tentent de trouver des moyens créatifs afin de faire de renforcer leur attractivité. Pas sûr néanmoins que ce genre d’initiative suffise à dissuader les candidats qui préfèrent envoyer leur CV à Google plutôt qu’à Goldman Sachs. « Surtout que chez ces candidats, c’est souvent l’absence d’une hiérarchie verticale au profit d’une hiérarchie plus horizontale – et donc moins formelle – qui fait souvent partie de leurs motivations premières », nous indique un recruteur en finance qui a souhaité conserver l’anonymat.

Et puis derrière les titres honorifiques, il y a la question des salaires. Pas sûr que les banques françaises, réputées moins généreuses que les autres banques européennes à la City de Londres par exemple, aient systématiquement les moyens financiers de s’aligner sur les exigences d’un Analyst ou d’un Associate en provenance d’une banque suisse ou anglo-saxonne.

Rééquilibrer la pyramide des âges
Avoir recours à ces titres permettrait également à une banque comme BNP Paribas d’optimiser sa gestion des ressources humaines au niveau de sa banque d’investissement, en identifiant plus facilement les secteurs d’activités où il subsiste des écarts de séniorité trop importants, toujours d’après la source citée par le FT.

Car il y a aujourd’hui embouteillage. Tandis que de jeunes banquiers continuent d’être régulièrement promus, les banques d’investissement doivent gérer leurs effectifs les plus seniors – et les plus coûteux – qui sur fond de crise économique et financière sont restés dans la banque plutôt que de partir ailleurs aux alentours de la quarantaine, comme cela se faisait généralement jadis. En même temps, dans le sillage immédiat de la crise, les banques ont beaucoup moins embauché d’analystes juniors, ce signifie que les banquiers dotés d’une expérience de 5-8 ans sont devenus une denrée rare.

Le fait de raisonner selon les standards anglo-saxons permettra donc sans doute aux établissements français de s’inspirer des us et coutumes qui se pratiquent ailleurs, et sans doute réduite à terme le nombre de nominations de managing directors, comme c’est déjà le cas chezMorgan Stanley et Goldman Sachs. Ce qui, pour les candidats en recherche d’emploi, ne changera sans doute pas grande chose étant donné que les nominations en question ne se concrétisent pas forcément par des recrutements supplémentaires.


Source : Efinancialcareers.com

 

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