Entreprise — 18/02/2016 at 12:28

Robinhood, la start-up qui attire la génération Y vers la Bourse

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L’application sur mobile permet d’acheter et de vendre des actions sans frais de courtage aux Etats-Unis.

Dans la Silicon Valley, le smartphone d’un “millennial”, ce jeune adulte né entre le début des années 1980 et la fin des années 1990, comprend forcément les applications Uber, Instagram ou Twitter. Mais il y a de plus en plus de chances d’y trouver également Robinhood . Cette application permet d’acheter et de vendre des actions de sociétés cotées aux Etats-Unis sans frais de courtage. Il n’y a pas de montant minimum requis pour ouvrir un compte.

 
Le capital-risque a investi 66 millions dans Robinhood
Depuis son lancement il y a un an, le service a séduit « des centaines de milliers » d’utilisateurs et traité plus de 2 milliards de dollars d’ordres de Bourse, indique l’entreprise, qui ne communique pas de chiffres plus précis. Elle a aussi attiré les fonds de capital-risque, qui ont investi 66 millions de dollars dans la start-up basée à Palo Alto (Californie).

Accessible uniquement sur téléphone mobile, l’application cible les jeunes adultes pour qui l’investissement en Bourse représente un “processus laborieux et coûteux”, explique Jack Randall, son directeur de la communication. “Robinhood fait partie de cette nouvelle génération de services financiers qui démocratisent l’accès au marché pour les particuliers”, explique Matthieu Soulé, analyste pour l’Atelier BNP Paribas à San Francisco et spécialiste des Fintech. Les services de “robot-advisors”, comme Acorns, Wealthfront et Betterment, qui utilisent des algorithmes pour allouer les actifs en fonction du profil et de l’aversion au risque de l’utilisateur, séduisent également les jeunes. Ces entreprises misent toutes sur des plateformes “mobile-only” qui ne nécessitent pas de rendez-vous chez un conseiller. Une suppression du contact humain essentielle pour capter la génération Y, habituée à tout faire d’un simple mouvement de l’index.

25 % des utilisateurs investissent en Bourse pour la première fois
Chez Robinhood, la moyenne d’âge des utilisateurs est ainsi de 28 ans et 25% d’entre eux investissent en Bourse pour la première fois. Les courtiers traditionnels, comme Charles Schwab, E*Trade ou Fidelity, ont également lancé des applications mobiles, mais ils prélèvent entre 7 et 10 dollars par ordre. Robinhood va jusqu’à comparer cette commission à une “taxe”, dans la droite ligne du héros dont la société s’est permis d’emprunter le patronyme. “Les frais de courtage ont été créés dans les années 1970 quand la réalisation de ce type de transactions exigeait du personnel à Wall Street, mais les avancées technologiques ont réduit son coût à néant. Aujourd’hui, c’est comme envoyer un e-mail.”, estime Jack Randall.

La société compte monétiser ses services en prélevant des intérêts à la fois sur les dépôts non investis « dormant » sur les comptes et sur les achats sur marge, un service permettant d’emprunter auprès de Robinhood pour investir en Bourse, et qui devrait être lancé dans le courant de l’année.

Pour réussir, il lui faudra atteindre une “masse critique suffisante, avec des utilisateurs voulant plus que miser quelques centaines de dollars”, souligne Matthieu Soulé. La start-up Zecco, qui avait tenté le même pari au milieu des années 2000, n’a pas réussi à tenir sa promesse et s’est faite racheter en 2012. Pour grossir, Robinhood compte se lancer prochainement en Australie, et recrute actuellement un responsable à Londres pour faire de la prospection sur le marché européen.


Anaïs Moutot, correspondante à San Francisco.

Source : Les Echos

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