Hedge Funds — 20/01/2016 at 12:39

Le moment de vérité pour les « hedge funds »

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Après une année noire, les fonds alternatifs, notamment les nouveaux venus, abordent 2016 avec prudence compte tenu des signaux négatifs sur les marchés.

Je suis là pour gagner le Powerball [loterie géante de 1,5 milliard de dollars,NDLR]  », avait lancé, ironique, Steve Cohen, le fondateur de SAC Capital, à l’occasion d’un dîner de charité, mercredi, lors du Lincoln Center Alternative Investment Industry Gala, pour promouvoir les arts, dont il est un grand collectionneur. Steve Cohen n’a finalement pas gagné le « Powerball » mais bien davantage, la respectabilité. Banni à vie de la gestion, il aura le droit de faire son grand retour dans le monde des « hedge funds » après 2018. Il a en effet trouvé un accord avec le régulateur américain pour pouvoir de nouveau gérer l’argent de clients dans deux ans. Il a laissé planer le mystère sur son retour, car gérer un « family office » (9 milliards de dollars) est bien moins contraignant qu’un fonds. « 2018 est encore loin et il peut se passer encore des choses sur les marchés, mais nous sommes contents ». Le gérant a bénéficié comme d’autres d’une nouvelle définition du délit d’initié bien plus favorable à Wall Street et aux « hedge funds ».

Autre revenant, John Meriwether, le fondateur de LTCM, le « hedge fund » qui connut une faillite retentissante en 1998, fait son retour dans l’arène. Après avoir lancé deux autres fonds après LTCM, qui ont connu l’échec, il vient de lancer sa société financière en Chine, Sycamore. Objectif ? Mettre en relation des « hedge funds » étrangers et des investisseurs du pays. Après la crise russe il y a dix-sept ans, le fondateur de LTCM est de nouveau au coeur du volcan. Certains voient dans ce retour un mauvais présage pour les marchés chinois au regard du lourd passif de Mr Meriwether.

Des attentes élevées
Outre la Chine, la Réserve fédérale est l’autre risque suivi de près par les « hedge funds ». Depuis trois ans, ils n’ont cessé de se plaindre de sa politique de soutien, source selon eux de tous les maux (volatilité, contre-performances…). En 2015, le principal fonds global macro (qui investit sur tous les marchés), celui de Brevan Howard, a perdu 2 %. C’est la deuxième année de baisse de son histoire après 2014 (- 1 %). Chris Rokos, un des anciens fondateurs de Brevan Howard, a lancé son « hedge fund » sur la même stratégie. Ce fonds, qui gère plus de 1 milliard de dollars et emploie une cinquantaine de personnes, va disposer d’un atout par rapport à son ancienne maison : il est bien plus petit et donc plus agile pour se mouvoir sur les marchés.

Mais, les investisseurs ont des attentes élevées – une performance au moins à deux chiffres – à l’égard des « hedge funds » opérant sur cette stratégie. Et s’ils ne trouvent pas satisfaction, ils se tourneront vers les « machines ». Les grands « hedge funds » quantitatifs (Renaissance, AQR, D.E Shaw, Two Sigma), fonctionnant à base de modèles, se sont bien mieux comportés en 2015 que leurs homologues traders, et devraient donc collecter des capitaux importants dans un contexte de grande déception générale sur les rendements des autres fonds.

Le consultant Preqin a interrogé les grands investisseurs institutionnels (fonds de pensions, fonds souverains, fondations) sur leurs intentions en matière de placement dans les fonds alternatifs cette année. Ils sont plus nombreux (32 %) à envisager de réduire leurs investissements dans les « hedge funds » en 2016 que de les augmenter (25 %). Un an plus tôt c’était l’inverse, avec des parts respectivement de 16 % et 26 %. Un investisseur sur trois a été déçu par la performance de la gestion alternative en 2015.

Les Echos

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