Le Japon se mobilise pour enrayer la déflation

tokyo
Shinzo Abe a pris les rênes du Japon fin décembre 2012, dans le sillage de la victoire écrasante de son parti, le PLD. Le premier ministre a promis de s’attaquer au mal endémique qui ronge l’économie de l’archipel depuis deux décennies, la déflation.

Lors de son intronisation, le nouveau chef de l’exécutif a plaidé pour une politique monétaire accomodante très agressive, avec un objectif d’inflation relevé à 2% (et non plus 1%), des taux négatifs sur les dépôts des banques commerciales auprès de la BoJ. Il s’agissait non seulement de sortir l’économie de la spirale déflationniste, mais aussi de déprécier le yen dont la vigueur handicape les exportateurs nippons. Pour bien faire passer son message, le nouveau premier ministre a parfois menacé la Banque du Japon (BoJ) de remettre en cause son statut d’indépendance si elle ne se montrait pas coopérative.

Pour relancer la croissance, le nouveau pouvoir a également promis un plan de relance équivalent à 4% du PIB et une baisse l’impôt sur les sociétés sous le seuil de 30%. Le haut niveau d’endettement du pays (plus de 200% du Pib) limite la marge de manœuvre budgétaire du gouvernement. Shinzo Abe a également décidé d’augmenter la TVA de 5% à 8% en avril 2014 et prévoit une nouvelle hausse.

Peu après l’acession au pouvoir de Shinzo Abe, le traitement de choc, l’ “Abenomics”, mis en oeuvre par les autorités a suscité curiosité et espoir. La croissance du PIB a atteint 3,5% en rythme annuel au premier trimestre 2013 (0,9% en rythme trimestriel), après 0,3% au dernier trimestre 2012 et une contraction les mois précédents. Mais au deuxième trimestre 2014, le PIB a vivement reculé (7,1%), la TVA augmentée ayant pesé sur la consommation et les investissements.

Après la catastrophe du séisme et du tsunami qui ont frappé le nord-est de l’archipel le 11 mars 2011, le Pib s’est contracté durant plusieurs mois, hormis le premier trimestre 2012. Mi-août 2012, Tokyo tablait sur une croissance de l’activité de 2,2% sur l’année fiscale 2012- 2013 et de 2,7% l’exercice suivant, cet objectif paraissant trop ambitieux. Le ralentissement du commerce mondial ne favorise pas les exportations nippones. Les autorités monétaires sont intervenues avec vigueur durant l’automne 2011 pour tenter d’enrayer la progression du yen. Mais en 2013, la politique de dépréciation du yen a certes augmenté les exportations, mais aussi provoqué l’envolée du prix des importations énergétiques, propulsant le déficit commercial à un niveau record.

AGEFI

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