Zoom sur nos confrères, qui ont dérapé, attirer par les honneurs et les gros bonus, se sont retrouvés derrière les barreaux, laissant derrière eux de grosses ardoises. La liste ne cesse décidément de s’allonger. Huit mois après UBS secoué par la perte de plus de 2 milliards de dollars causée par un trader londonien, c’est au tour de JP Morgan de faire les frais d’un trader aventureux. Un nouveau venu sur la liste déjà fournie de traders qui ont dérapé, parfois jusqu’à la fraude et jusqu’à mettre dans certains cas leur banque en danger.
Photo : Reuters / Source : Les Echos.fr
Yasuo Hamanaka (Sumitomo) Des spéculations illégales réalisées entre 1993 et 1997 par un important courtier de Sumitomo, le Japonais Yasuo Hamanaka, entraînent une grave crise du marché londonien du cuivre durant la seconde moitié des années 1990. Le montant de la perte : 2,6 milliards de dollars. L’homme, surnommé “le Roi du cuivre” et “Monsieur 5%”, est condamné pour escroquerie et falsification de documents. Il est sorti de prison en 2005, après y avoir passé sept années.
Fabrice Tourre (Goldman Sachs) En 2010, ce Français travaillant à Londres pour Goldman Sachs s’est retrouvé accusé d’avoir trompé les investisseurs avant la crise en leur vendant des produits dérivés adossés à du crédit immobilier. Surnommé Fabulous Fab, il attend d’être jugé à New York alors que la banque avait soldé l’affaire via un accord avec les autorités américaines, moyennant le versement de 550 millions de dollars.
Phillip Bennett (Refco) Fondateur et directeur général du groupe américain de courtage en dérivés Refco, Phillip Bennett a mis en place des prêts fictifs afin de masquer ses mauvaises dettes d’un montant total de 430 millions de dollars. La fraude est découverte en juin 2005, et Refco placé sous la protection de la législation américaine contre les faillites, le chapitre 11, en octobre de la même année. En juillet 2008, Phillip Bennett est condamné à seize ans de prison. Sa peine purgée, Phillip Bennett sera expulsé vers la Grande-Bretagne, son pays natal.
Nick Leeson (Barings) En 1995, la prestigieuse banque d’affaires britannique Barings, qui comptait parmi ses clients la reine d’Angleterre, sombre par la faute d’un de ses traders. Nick Leeson, vingt-huit ans, a creusé un trou de 720 millions de livres (1,1 milliard d’euros) dans les comptes de l’établissement, en jouant sur le marché à terme de Singapour, le Simex. Condamné à plus de six ans de prison fin 1995, Nick Leeson en est sorti en 1999. En 2005, il est devenu président du club de football irlandais Galway United FC et a écrit deux livres à succès.
Kweku Adoboli (UBS) Kweku Adoboli, trader de 31 ans, est soupçonné de transactions frauduleuses au sein d’UBS, transactions qui auraient provoqué une perte estimée à 2,3 milliards de dollars pour la banque suisse. C’est la banque qui a dévoilé cette affaire le jeudi 15 septembre. Arrêté dans la nuit du 14 au 15 septembre, le jeune trader a été inculpé dès le 16 pour “abus de position” et “fraude comptable” et maintenu en détention provisoire.
John Rusnak (Allied Irish Bank) En février 2002, la première banque irlandaise, l’Allied Irish Bank, révèle qu’un courtier, John Rusnak, a dissimulé 691 millions de dollars de pertes sur des opérations de change. Le cambiste reconnaît s’être engagé dans des opérations fictives dans le but de couvrir les pertes qu’il avait subies au milieu des années 1990. En 2003, Rusnak est condamné à sept ans de prison et à payer, après sa sortie, 1.000 dollars chaque mois pendant cinq ans.
Jérôme Kerviel (Société Générale) En janvier 2008, la Société Générale découvre des transactions hors normes effectuées par un de ses traders, Jérôme Kerviel. Pour éviter d’être mise en faillite, la banque liquide les gigantesques positions prises par le trader. L’affaire coûtera à la banque près de 5 milliards d’euros. Reconnu seul responsable, Kerviel est condamné à trois ans de prison ferme et à payer à la banque l’équivalent de la somme perdue. L’ex-trader a fait appel de cette décision.
Toshihide Iguchi (Daiwa Bank) Toshihide Iguchi, courtier à New York de la banque japonaise Daiwa Bank, réalise durant onze ans des transactions non autorisées sur le marché obligataire. La fraude, découverte fin 1995, a coûté 1,1 milliard de dollars. Daiwa Bank est alors accusée par les Etats-Unis d’avoir couvert illégalement ces pertes. Cette affaire ne sera réglée qu’après des mois de contentieux avec la justice, aux termes desquels la banque acceptera de payer une amende de 340 millions de dollars.
Richard Bierbaum (Calyon) En septembre 2007, l’initiative d’un courtier américain de la succursale new-yorkaise de la filiale du Crédit Agricole provoque un trou de 250 millions d’euros. En intervenant sur les marchés du crédit pour des montants anormalement élevés et en prenant des risques excessifs, Richard Bierbaum avait agi sans autorisation et au-delà des limites définies par la banque.
Boris Picano-Nacci (Caisses d’Epargne) En octobre 2008, un trader de la Caisse d’Epargne, soupçonné d’être à l’origine d’une perte de 751 millions d’euros subie par la banque française, est mis en examen pour “abus de confiance”. Boris Picano-Nacci est soupçonné d’avoir outrepassé son mandat en prenant des positions hors normes sur les marchés entre le 15 septembre et la mi-octobre.
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